(Revue de presse) Affaire Chahinez Daoud : Un dossier révélateur des enjeux des violences conjugales
- Julien Plouton
- 4 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr.
Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud, mère de trois enfants, a été assassinée avec une brutalité inouïe à Mérignac, en Gironde. Son mari, Mounir Boutaa, lui a tiré deux balles dans les jambes avant de l’asperger d’essence et de l’immoler en pleine rue. Ce drame a suscité une onde de choc nationale, mettant en lumière les défaillances des dispositifs de protection des victimes de violences conjugales.
Une couverture médiatique à la hauteur des questions posées par ce drame
Plusieurs médias ont suivi de près cette affaire, apportant divers éclairages sur les circonstances du drame et les enjeux qu’il soulève :
Le Monde : Dans son article intitulé “Chahinez Daoud, brûlée vive par son mari : le procès d’un féminicide ‘archétypal’ s’ouvre devant la cour d’assises de la Gironde”, Le Monde qualifie ce féminicide d’« archétypal », soulignant les schémas récurrents de violences et de contrôle coercitif exercés par l’accusé sur sa victime.
Le Nouvel Observateur : L’Obs a couvert le procès sous forme de récit, heures aprés heures, en mettant en avant les témoignages poignants des proches de Chahinez et les débats autour des mesures de protection des victimes de violences conjugales.
Libération : Ce journal a également suivi l’affaire, apportant des analyses sur le contexte sociétal et les implications judiciaires du féminicide de Chahinez Daoud.
BFMTV : Suite au verdict, BFMTV rapporte les propos de Maître Julien Plouton, avocat de la famille Daoud, exprimant le soulagement des proches de Chahinez à l'issue du procès qui a conduit à la condamnation de Mounir Boutaa à la réclusion criminelle à perpétuité. Découvrez – ici la prise de parole en direct de Maître Plouton.
Sud-Ouest : Le quotidien régional Sud Ouest a également couvert le procès, mettant en avant les réactions de la famille et des proches de la victime, ainsi que les mesures envisagées pour renforcer la protection des femmes victimes de violences conjugales.
Le contrôle coercitif au cœur du délibéré

En tant qu’avocat de la famille Daoud, Maître Plouton, dans sa plaidoirie, a insisté sur la dimension sociétale de ce passage à l'acte criminel - " Si ce drame avait mis en lumière les défaillances persistantes des dispositifs de protection des victimes de violences conjugales, il s'inscrivait aussi dans un long continuum féminicidaire ". Et cela doit nous conduire à nous interroger, avec lucidité, sur notre responsabilité collective face à ces drames.
Il a ainsi incité la Cour et les jurés à placer les notions d'emprise et de contrôle coercitif au cœur de leur délibéré.
Pour dire dès maintenant qu’elles sont une grille de lecture déterminante dans la prévention des violences intrafamiliales et des féminicides — Pour qu’on ne puisse plus dire, je ne savais pas, je n’avais pas compris.
Cette demande a été entendue et l'arrêt pénal rendu par la Cour d'assises de la Gironde fait désormais jurisprudence !
Il rappelle en effet que : " Ce crime s'inscrit dans un contexte d'emprise et de contrôle coercitif au long cours constitué de violences verbales, physiques et psychologiques réitérées qu'il a exercé successivement sur ses deux compagnes, mères de ses enfants. Il a été décrit au cours des débats le contrôle exercé sur elles par l'accusé, sur leur habillement, sur leurs activités personnelles ou professionnelles, leurs relations, leurs ressources, leurs démarches administratives ".
Au-delà du retentissement national de cette affaire, nous gardons à l’esprit — avec gravité — qu’il ne s’agit pas d’un simple fait divers. Il s’agit d’un féminicide. D’une mère assassinée. De mineurs dont l'enfance a été profondément bouleversée.
La médiatisation ne saurait suffire. Elle doit ouvrir la voie à des engagements concrets : repenser les outils de prévention, renforcer la coordination entre les institutions, écouter et croire les victimes dès leurs premières alertes. Elle doit aussi nous rappeler, à chaque fois, que derrière chaque affaire, il y a une vie, une famille, une communauté durablement marquée.
À travers cette affaire, notre cabinet réaffirme son engagement à porter ces voix. Agir avec exigence. Participer, autant que possible, à cet effort collectif. Pour que plus jamais une femme ne soit victime de menaces et de violences dans l’indifférence.
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